La prescription de tramadol a considérablement augmenté au cours des dernières années. La pharmacologie du tramadol est complexe, il inhibe la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine et agit également sur les récepteurs opiacés. Son métabolisme hépatique produit notamment le O-desmethyl tramadol qui a une forte affinité pour les récepteurs μ. Du fait de variations génétiques portant sur le cytochrome CYP2D6, le métabolisme peut être « lent » ou « rapide » ce qui influence l’efficacité et les effets secondaires. Le tramadol expose à un risque de développer un syndrome sérotoninergique en cas de surdosage, à un risque de convulsions et à un syndrome de sevrage à l’arrêt d’un traitement prolongé. Sa tolérance n’est pas bonne (sédation, nausées) chez un certain nombre de patients. Le tramadol est en France, l’agent le plus souvent impliqué dans les décès liés aux antalgiques. Son utilisation pose donc question.

There has been a considerable increase in tramadol consumption over the past years. Tramadol is a « dirty » drug that inhibits serotonin and norepinephrine reuptake. Liver metabolism produces O-desmethyl tramadol, which is a strong mu opioid receptor agonist. This metabolism depends on genetic polymorphism of CYP2D6 cytochrome with slow and rapid metabolizers. Tramadol administration is responsible of side effects such as nausea vomiting sedation and complications such as serotoninergic syndrome and convulsions, and may induce addiction. Tramadol is the one analgesic agent more commonly involved in analgesic-related deaths in France. It's use is consequently questionable.